Le jeu d'échecs fait appel à plusieurs processus précieux pour le développement intellectuel de l'enfant:
la mémoire, l'attention, la capacité à combiner les informations avec logique, l'imagination.
Enseignée dans un esprit ludique et amusant, cette activité développera également la concentration, l'esprit de décision et la maîtrise de soi.
Il apparaît évident, quand on regarde des joueurs devant un échiquier, de penser que ce jeu favorise l'attention. Avant chaque coup, le joueur est amené à observer et à analyser les positions. L'enfant a devant lui une liste de points qui l'aide dans sa réflexion:
* Mon roi est-il à l'abri?
*Mes pièces sont-elles menacées?
*Quelle est l'intention de mon adversaire?
*etc,etc
De même, l'enfant va apprendre à renforcer sa concentration. Il doit réfléchir et tâcher de contenir ses impulsions.
L'enfant va apprendre à envisager plusieurs possibilités au moment de jouer. Il écartera celles qui ne présentent pas d'intérêt, et va choisir celle qui lui rappellera une notion acquise. Il développera à cette occasion de grandes facultés d'abstraction, car l'élaboration de son plan ne peut être faite que mentale. Il maîtrisera rapidement les aspects statiques et dynamiques de l'organisation spatiale de l'échiquier.
Les joueurs tiennent compte des lignes verticales, horizontales, et diagonales; ils dynamisent les différentes pièces pour visualiser les cases contrôlées. Cette gymnastique mentale typique à ce jeu permet à l'enfant de structurer l'espace. Les cours théoriques sont donnés par le biais d'un échiquier mural et les exercices sont proposés sur des représentations d'échiquier sur feuilles qui obligent l'enfant à réduire ou agrandir sa vision du même espace et à passer du plan vertical au plan horizontal.
L'enfant prend conscience des possibilités qu'il a avec le matériel restant sur l'échiquier. l'imagination est de rigueur pour venir à bout des situations et amener la victoire. La stratégie fait appel à l'imagination.
Le jeu d'échecs, à cause de sa règle de base (la pièce qui est touchée doit obligatoirement être jouée), oblige l'enfant à ne pas revenir sur un coup joué et également à abstraire sa réflexion. Il s'aperçoit très vite de la relation cause-effet: une pièce mal jouée à de lourdes conséquences irréversibles.
Par ailleurs, l'absence d'arbitre oblige les joueurs à se respecter et à rester dans le cadre des règles, sinon le jeu devient impossible.
Les cours, les exemples, les conseils dispensés, les parties jouées approfondissent l'expérience. Tout cela sera emmagasiné dans la mémoire à long terme. Le "sens stratégique" prend ses racines dans le domaine de cette mémoire. Elle sera la base de la réflexion des joueurs.
La victoire, le match nul, la défaite seront les trois résultats, tous aussi fréquents les uns que les autres, qui vont obliger l'enfant à accepter le résultat. Il sera aidé par le formateur à chercher des pistes d'amélioration pour sa propre progression, et à respecter son adversaires dans toutes les situations.
Les calculs pour arriver à la conclusion du choix d'un coup sont parfois complexes et invitent l'enfant à synthétiser de nombreuses informations.
L'enfant, dans le jeu, réutilise des gestes tactiques qu'il a appris et qu'il insère dans sa stratégie. Cette créativité peut s'apparenter à celle que l'on trouve dans l'art. Il sera souvent impressionné par sa propre capacité à créer des coups élégants.
Le jeu d'échecs et le programme scolaire ont des relations très importantes:
*La structuration de l'espace
*Utilisation du nombre (notion de valeur des échanges de pièces, évaluation du matériel restant
*Le codage et décodage des positions grâce au langage des cases, déterminées par une abscisse et une ordonnée.
*La présentation de l'histoire du jeu fait appel à des références historiques et géographiques fréquentes.